Focus sur l’Arabie Saoudite

Novembre 2013: Focus sur l’Arabie Saoudite, son rôle de producteur de pétrole garant de la stabilité des cours du baril… Mais face à la hausse de la demande intérieure, ce rôle est-il pérenne ?Le Royaume d’Arabie Saoudite est considéré par beaucoup comme un pays assis sur un tas de pétrole, garant de la stabilité d’un cours du baril raisonnable. Depuis que l’OPEP existe, il a toujours été ce garant et il n’est dans l’esprit de personne qu’un jour, ce rôle disparaitra. Ce dernier a été dévolu au royaume par les Etats-Unis en 1945 après la rencontre entre le roi d’Arabie et le président Roosevelt avec, en échange du soutien américain et la garantie de son territoire, l’exploitation de ses ressources pétrolières. Et malgré des relations parfois difficiles avec le monde occidental et les Etats-Unis, le passé a montré que les Etats-Unis ont su défendre le royaume quand celui-ci était menacé (Guerre du Golfe) et que l’Arabie a toujours su répondre présente en augmentant quand il le fallait sa production… Les doutes soulevés sur la fiabilité du royaume après les attentats du 11 septembre ont amené certains à penser que les Etats-Unis étaient allés chercher en intervenant en Irak une autre source de réserves et force est d’ailleurs de constater que la production irakienne est en train de progresser fortement… alors que dans le même temps, avec l’essor de celle de l’huile de schiste aux Etats-Unis, ces derniers vont importer de moins en moins de pétrole et avoir de moins en moins besoin de l’Arabie Saoudite ! En outre les relations politiques semblent commencer à s’apaiser avec l’Iran.Cela implique mécaniquement une demande moins forte du pétrole saoudien de la part des Etats-Unis alors que pendant ce temps la demande intérieure saoudienne croît fortement (a augmenté de 1 Mb/j ces 5 dernières années), limitant d’autant ses capacités d’exportation. Aussi il est raisonnable de s’interroger, si la demande intérieure continuait de progresser au même rythme, sur la pérennité du rôle de « swing producer » ad vitam eternam de l’Arabie Saoudite…surtout que la production dépend principalement d’un seul champ…. Ghawar dont la mise en exploitation remonte en 1951… En conclusion, il nous apparaît que 1) avec la montée en puissance de la production d’huile de schiste américaine, 2) celle de l’Irak, 3) des espoirs en Iran, 4) une forte hausse de la demande saoudienne interne, les jeux politiques et économiques entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, tout comme le rôle majeur détenu par le royaume dans l’équilibre des prix, devraient appartenir de plus en plus au passé.

Document:lettre-nc2b08-novembre-2013-arabie-swing-producer-ad-vitam-eternam2

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