Communiqué de presse
Candidature du Kazakhstan à un siège de membre
non-permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU

Le Kazakhstan est candidat à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Le mandat brigué par le Kazakhstan est de 2 ans à partir du 1er janvier 2017. La décision de l’assemblée générale du Conseil de sécurité est attendue fin juin 2016.

Chaque année, la moitié des membres non permanents est renouvelée. Comme 60 autres pays, le Kazakhstan n’a jamais eu l’honneur de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU. Pourtant, après s’être émancipé de l’ex-URSS en 1991, il est arrivé aujourd’hui à une maturité qui lui permet de prétendre au remplacement de la Malaisie. En 25 année d’indépendance, ce pays qui n’avait auparavant jamais existé sur la mappemonde géographique et politique, a pris des initiatives politiques et accompli des objectifs majeurs tant à l’échelle régionale que sur l’échiquier mondial.

Pour sa candidature, le Kazakhstan a choisi d’appuyer sa candidature sur le thème de la « Sécurité Globale » qu’il décline selon 4 piliers.

Pilier 1: Sécurité énergétique. Après la mise en exploitation de son gisement géant « Kashagan », le Kazakhstan deviendra l’un des plus grands exportateurs mondiaux de pétrole. Pourtant, cela ne l’empêche de soutenir activement le développement des énergies vertes. Il a d’ailleurs choisit pour thème de l’exposition universelle 2017 qu’il organise à Astana, l’« Energie future ». Son ambition est en particulier de faire de cette exposition un jalon idéal pour évaluer certains des engagements faits en 2012 lors de RIO+20.

Pilier 2: Sécurité alimentaire. Auparavant appelé le grenier à blé de l’ex Union soviétique, le Kazakhstan est aujourd’hui l’un des plus grands exportateurs mondiaux de blé et de farine. Pourtant, ce pays se souvient avoir connu la faim, d’une part à l’époque de la sédentarisation de la population nomade kazakhe imposée de force par Staline dans les années 1930 et au moment de la chute de l’ex-URSS. Ce pays sait avoir entre ses mains une partie des cartes pouvant permettre à d’autres pays de ne pas subir ce qu’il a souffert. Il a donc recherché des leviers d’aides au développement des pays qui en font la demande. Avec l’UNDP (United Nations Development Programme), le Kazakhstan a choisi de créer KazAid, destiné à produire des analyses et des expertises techniques et commerciales ayant pour but leur développement.

Pilier 3: Sécurité de l’accès à l’eau. Le Kazakhstan est concerné par les problèmes d’accès à l’eau. Une bonne partie de son territoire est aride et le développement économique de ses voisins directs l’ont obligé à faire face à des déconvenues majeures. Ici, on peut citer l’assèchement de la mer d’Aral lié à la surexploitation du coton en Ouzbékistan et plus récemment la baisse du niveau de lac Balkash liée à l’exploitation pétrolière dans le Xinjiang, province de son voisin chinois.

Le Kazakhstan connait bien les mécanismes qui conduisent aux conflits entre deux pays à cause d’une problématique de partage des eaux. Au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, son expérience sera des plus pertinentes.

Pilier 4: Sécurité nucléaire. Le Kazakhstan milite sans relâche, pour un monde sans nucléaire militaire. A son initiative, une résolution a été adoptée à l’ONU en 2009 pour instituer le 29 août comme la journée internationale contre les essais nucléaires. Cette résolution appelle à éduquer le public et à le sensibiliser « aux effets des explosions expérimentales d’armes nucléaires et à la nécessité d’y mettre fin »
Plus concrètement, le Kazakhstan a choisi de fermer définitivement le site d’essai nucléaire de Semipalatinsk, de signer le traité de désarmement nucléaire, de dissoudre son arsenal nucléaire et de transférer la totalité de ses 1400 ogives nucléaires vers la Russie. Par ailleurs, le Kazakhstan a su mobiliser ses partenaires d’Asie Centrale (Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) pour signer en 2009, un traité établissant en Asie Centrale, une zone exempte d’armes nucléaires.

Un autre atout majeur du Kazakhstan

Aux axes d’actions officiels cités ci-dessus, il convient d’ajouter une action au retentissement potentiel particulièrement important : le congrès des religions mondiales.

Malgré les attentats du 11 septembre 2001, le pape maintient sa visite au Kazakhstan prévue à peine quinze jours après. Alors qu’outre atlantique on commence déjà à parler de « choc des civilisations ». Le président kazakh recueille alors le soutien du pape Jean-Paul II pour organiser le premier Congrès des religions mondiales à Astana. Celui-ci aura lieu pour la première fois en 2003. Depuis, les dirigeants des grandes religions du monde continuent à se réunir tous les 3 ans à Astana. Ensemble, ils recherchent des dénominateurs communs et s’entendent sur des points d’accord. Les décisions qui en sont issues sont de première importance. Parmi elles, se trouvent leur refus que des conflits armés soient menés au nom d’une ou plusieurs religions et leur opposition à l’utilisation de la force pour résoudre tout désaccord religieux ou politique de niveau national ou international.

Malheureusement, elles n’ont as encore trouvé en occident, l’écho qu’elles méritent. Ces décisions sont pourtant fondamentales dans le sens où les religions du monde refusent désormais d’être instrumentalisées et de servir de prétexte à des fins politiques ou guerrières.

Conclusion

Comme cela vient d’être montré, le Kazakhstan porte en lui une expérience et des compétences utiles au Conseil de Sécurité. Le Kazakhstan se distingue nettement des autres pays de sa région par son dynamisme, son audace, ainsi que par son esprit d’ouverture et d’innovation politique.

Au sein de la liste des pays n’ayant jamais occupé un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, le Kazakhstan a le territoire le plus grand, la 3ème économie et la 6ème population. Outre ses facettes économiques très prometteuses, le Kazakhstan a démontré à de nombreuses reprises sa capacité à porter des projets d’envergure mondiale, œuvrer pour la paix dans sa région et dans le monde, mobiliser et fédérer de nombreux pays, diriger des organisations à caractère international.

La voix de ce pays compte de plus en plus dans le concert des nations. Il se trouve ainsi fondé à se présenter devant l’assemblée générale du Conseil de sécurité de l’ONU afin de demander son élection en tant que membre non permanent de celui-ci, à compter du 1er janvier 2017.

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