ACP Afrique : Local Content Moho Nord

Le projet « Local Content de Moho Nord » cible une réalisation locale à 20% (du projet total de 10 Md$) avec plus de 4,5 millions d’heures travaillées. Si l’on compare avec le local content du projet CLOV en Angola (20% et 9 millions d’heures), cet objectif, dans un petit pays à faible infrastructure para pétrolière semble particulièrement ambitieux et nécessite la dynamisation du tissu économique local (avec le support de l’Association Pointe Noire Industrielle, co-créée par Total) ainsi que le développement des capacités humaines et entrepreneuriales. Dans cette perspective, un des facteurs de succès est de repérer, former et accompagner les talents Congolais qui valoriseront et dynamiseront de manière autonome ce développement en respectant les règles de bonne gestion d’entreprise. Pour mener à bien cette mission de développement des capacités locales, Total a décidé de s’appuyer sur le réseau des PME françaises désirant s’investir à Pointe Noire. Cette démarche de soutien aux PME françaises est pilotée par la direction du développement régional de Total. Avec les activités forage, le projet devrait créer près de 2000 emplois (dont seulement moins de 200 emplois pérennes, pour l’exploitation du bloc).Pour la construction les emplois suivants seront créés: – Plateforme TLP et FPU : contrat HHI (local content : 200 emplois prévus en 2014 & 2015); – Ombillicaux UFR : contrat Technip/Coflexip (local content : 50 hommesxan avec pic 80 emplois prévus mi 2015); – Manifold SPS : contrat Aker (local content : 100 hommesxan avec pic 150 emplois prévus début 2015) ;- Travaux d’intégration (Nkossa, Djéno, FPU Alima) (local content : 50 hommesxan avec pic 400 emplois prévus début 2015) … Le développement durable implique une pérennité des infrastructures/emplois au-delà du projet, alors qu’il est peu probable qu’un nouvel investissement équivalent intervienne dans le domaine pétrolier à Pointe Noire. C’est un sujet équivalent que j’ai abordé lors de la conférence sur Kashagan, site kazakh offshore qui a mobilisé plus de 20.000 personnes pour sa construction alors que moins d’un millier ont été formés pour son exploitation. La revendication d’emploi pérenne a été à l’origine de manifestations meurtrières (plus de 50 tués) en décembre 2011. En Algérie aussi, Le DRH de la Sonatrach que j’ai rencontré récemment m’a fait part de la difficulté qu’il rencontrait pour répondre à l’attente d’emploi pérenne du personnel mobilisé pour la construction. Ainsi notre responsabilité sociétale nous pousse à regarder au-delà des méga projets actuels (type Moho Nord), d’éviter le syndrome hollandais. Les spécialistes de marketing recommandent alors de se déplacer dans deux directions : proposer le même service (para pétrolier) dans d’autres régions ou de nouveaux services dans la même région. Par autre région, on peut penser aux pays émergents pétroliers voisins (RDC, Tchad) ou plus éloignés (Afrique orientale “The authorities in East African countries, in need of new revenue sources to cover widening budget deficits and finance infrastructure, have been putting pressure on exploration companies to start pumping oil and gas. The lure for money and agitation for equity in distribution of oil and gas wealth by local communities have reduced focus on the priority issue of training local oil and gas human resources. The dearth in local experts has paved the way for skilled labour from the Middle East and West Africa where oil and gas extraction is already established /Petro21 Worldwide”) ; Par nouveaux services on peut mentionner le secteur des mines (« scandale géologique » africain, mais qui n’est pas encore exploité). Cette possible réaffectation des ressources locales pour servir le besoin de l’industrie minière au Congo a été identifié par Total comme il l’a été par notre « groupe Afrique » lors de sa réunion de lancement à Pointe Noire le 4 juin. Le Congo possède plusieurs grands gisements en fer et potasse qui vont entrer en production dans les prochaines années. L’exploitation des Mines de Potasse dans la région de Pointe Noire débutée dans les années 60/70 avec la CPC (Compagnie des Potasses du Congo) a dû être suspendue suite aux problèmes techniques rencontrés. Dans la région (Kouilou), il y a deux grands projets de potasse en phase de développement: – Sintoukola Potash (filiale de l’australien Elemental Minerals) (avec partenaires locaux : MGM et Tanaka) qui va investir 1,85 Md $ pour un potentiel de production de 2 millions t/an, mise en production 2016 ; mine à 50 km de Pointe Noire (Congo); – Mengo à 15 km de Pointe Noire avec Evergreen Industries (Chine) et MPC (local) investissement 2 Md $, production 1,2 millions t/an, mise en production 2016 L’expérience des Mines de Potasse d’Alsace et de la CPC pourrait être utile à notre groupe de consultants pour accompagner les locaux dans le pilotage de leur projet de développement et la préparation du personnel technique (école de formation par exemple).

Comments are closed.